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Compte rendu EPUDF par Claire Sixt-Gateuille
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Frontières qui se recomposent, théologies en tension, demeurer ensemble Eglises protestantes vivantes au Sud de l’Europe, tel était le titre du colloque organisé par la Conférence des Eglises protestantes des pays latins d’Europe.
Ce colloque réunissait le 5 octobre dernier en visioconférence l’équipe de continuation de la CEPPLE avec des dirigeants des Eglises francophones. Une autre rencontre avec les dirigeants des Eglises d’Espagne, du Portugal et d’Italie est prévue en 2021.
Félix Moser, professeur émérite de l’université de théologie de Neuchatel, était l’intervenant principal de ce colloque. Dans son exposé d’ouverture, il a clarifié le vocabulaire du thème puis a présenté sa formulation pour aujourd’hui des 5 Soli de la Réforme. Son intervention sera prochainement consultable sur le site internet de la CEPPLE.
Les représentants des Eglises ont ensuite présenté leurs problématiques actuelles, leurs joies, leurs questionnements et les défis qui s’ouvrent à leurs Eglises. La situation sociale et l’importance des liens humains en période de pandémie sont ressorties, ainsi que la difficulté croissante d’apparaitre dans l’espace public, les tensions au sein des Eglises et le travail fait pour les surmonter, la façon de vivre et d’assumer notre pluralité, l’importance de redévelopper le débat théologique dans notre Eglise, en particulier entre ministres.
Le professeur Moser a ponctué la journée de reprises théologiques des éléments énoncés par les participants. De ces échanges sont sortis deux constats et deux points à creuser :
Constat 1 : l’accélération du temps.
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, il faut aller de plus en plus vite, ce qui fait que pour attirer l’attention, on utilise l’affectif et le binaire (pour ou contre, « j’aime » ou « je n’aime pas »). La rencontre, elle, a besoin de temps, d’empathie et d’écoute. Comment, dans ces conditions, entrer en contact avec les gens ? Peut-être en utilisant la demande de développement personnel
Constat 2 : la difficulté à – et l’importance de – trouver des accroches : pour annoncer l’évangile
il faut trouver des points d’accroches, des éléments qui nous permettre de lier les récits bibliques avec l’expérience de vie des personnes. Or il est de plus en plus difficile de trouver ces points d’accroche, y compris avec les membres de notre propre famille. Nous ne pouvons plus nous contenter de discours préconstruits sur Dieu et une annonce générale ne suffit plus. D’où l’importance de la rencontre, de l’écoute et du témoignage personnel dans l’humilité pour retrouver des points d’accroche.
Point à creuser 1 : le rapport à la culture.
Le mot culture est souvent ressorti, ainsi que les questions linguistiques. Il nous faut travailler dans deux dimensions différentes : retravailler l’ancrage de l’annonce de l’Evangile dans la culture, une culture qui aujourd’hui est morcelée et peut évoluer très vite, et travailler l’interculturel, entendre les langages de foi différents de nos sœurs et frères venus d’ailleurs et qui fréquentent nos communautés.
Point à creuser 2 : développer une « boîte à outils » protestante.
Cette boite à outils comporte de nombreux outils, mais nous pouvons en souligner quatre : discerner les « kairos », les moments propices à l’annonce de l’Evangile ; retrouver notre capacité d’étonnement face à l’autre (refuser de l’enfermer dans des catégories) ; refuser la fausse harmonie ; chercher à comprendre, y compris en se laissant déplacer.
La CEPPLE a adopté pour 2018-2022 un programme de travail structuré autour de trois axes :
Claire Sixt Gateuille, relations internationales de l’EPUdF